mayo 21, 2012

LA BARONESA DE JOUX (El fantasma)

Escaleras que conducían a las antiguas mazmorras del castillo. A través de ellas se escucharon durante algún tiempo fantasmales lamentos hasta que un día cesaron finalmente.

La baronesa de Joux (VIII)
El fantasma

Con el octavo capítulo llegamos al final de la tan esperada novela, fundada en una tradición francesa del siglo XI...

La copia y reproducción de todos los capítulos, está basada, como ya hemos dicho anteriormente, en el original Obras literarias. Tomo 5, Novelas y leyendas, Madrid, 1871, (Imprenta y Estereotipia de M. Rivadeneyra)

Queda vuestra, afectísima y siempre servidora

Gertrudis Gómez de Avellaneda



Nota: A continuación se transcribe, en su idioma original, la historia de Berta de Joux que posiblemente Gertrudis Gómez de Avellaneda haya leído y en la cual se inspiró para escribir su conocida leyenda.
Esquisse historique, légendaire et descriptive de la ville de Pontarlier, du foro de Joux et des environs, Ed. Girod, imprimerie J.-C. Thomas, Pontarlier, 1857.


Berthe de Joux par Auguste Demesmay

Sur une roche aride
Qui jusque vers les cieux
Elève en pyramide
Son front chauve et brumeux,
S'élancent les tourelles
D'un gothique manoir.
Le pâtre, chaque soir,
Entend lui venir d'elles
Un cri de désespoir;
Il se trouble, s'arrête…
Puis en passant répète:

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

Berthe, avenante, fraîche et rose,
A peine comptait dix-sept ans;
Son père de sa main dispose
Pour Amaury. -Fleur des amants,
Honneur de la chevalerie,
Aux pieds de sa dame chérie
Le preux mettait un noble coeur;
Plus d'une dame en Séquanie
Eût perdu pour lui sa rigueur…
Et cependant Berthe soupire,
Et son oeil morne semble dire :

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

Brave Amaury, l'honneur t'appelle,
L'honneur, tyran du chevalier!
Prends pour combattre l'Infidèle,
Ta lance et ton heaume d'acier.
Ses adieux à sa noble dame,
Ce sont mots échappés de l'âme,
Longs serments et soupirs d'amour.
La valeur le presse et l'enflamme,
Il part…Et du haut de la tour,
Le voyant traverser la plaine,
Berthe répète dans sa peine:

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

Depuis Quatre ans durait l'absence;
Mais voici qu'un beau soir d'été,
Un chevalier blessé s'avance,
Demandant l'hospitalité.
Devant ses pas le pont s'abaisse,
Le nain l'annonce à la comtesse;
Elle paraît à son balcon:
-"Entrez, ami de ma jeunesse,
Entrez, Amé de Montfaucon;
De mon seigneur toujours fidèle
M'apportez-vous vuelque nouvelle?.."

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

De l'époux toute une semaine,
On s'occupe, on devise bien;
Et pui l'on s'aperçoit à peine
Qu'on l'oubliait dans l'entretien.
L'amour! l'amour partout se glisse;
La solitude est sa complice,
Et le absents, ce sont des morts.
Berthe, hélas! tombe au précipice
Sans l'avoir mesuré des bords.
Oubliant l'époux qui guerroie
Les deux amants sont dans la joie…

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

Mais revenant de Terre-Sainte,
De Joux, plein de gloire et d'amour
De son manoir franchit l'enceinte,
Rêvant les baisers du retour.
Devers la chambre nuptiale
Il court… O surprise infernale!
Berthe est dans les bras d'un amant :
-"Mort-Dieu, dit-il, l'heure est fatale!" -
Au coeur du jeune homme expirant
Trois fois il plonge son épée;
Berthe de son sang est trempée…

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

-"Et toi, femme que je méprise,
Pour ton malheur vivras longtemps;
Va, ne crains pas que je te brise;
Veux m'éjouir à tes tourments!"-
Par son ordre aussitôt l'on taille
Une cellule en la muraille;
On y met grilles et verroux;
La malheureuse sur la paille
A peine y tient sur ses genoux:
-"Là, tu pairas ta perfidie…
Là pour toujours, là pour la vie!"-

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

Pour mettre comble à sa vengeance,
Montrant le corps de Montfaucon:
"Or çà, dit-il, qu'à la potence
On le pende comme un larron.
Qu'aux rochers de la FAUCONNIERE
Haut et court, entre ciel et terre,
Ce beau muguet pourrissant au vent.
Vois-tu là-bas, ma prisonnière,
Ton Montfaucon, ton bel amant?
Vainement ton regard l'évite;
Il est là, t'appelle et s'agite…

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

De chagrin, de faim, de froidure,
Elle est morte plus qu'à moitié:
L'époux qu'on trompe a l'âme dure;
Amaury reste sans pitié.
En vain, comme une mendiante,
Pâle, inclinée et suppliante,
Elle implore un noble pardon;
Il écoute la patiente
Avec un rire de démon:
-"Là tu pairas ta perfidie…
Là, répond-il, là pour la vie!"

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux.

Pendant dix ans la misérable
Fut nuit et jour en oraison;
Son bourreau, toujours intraitable,
La laissa mourir en prison.
La pauvre femme échevelée,
D'une voix morte et désolée,
Répétait encor son refrain.
Même aujourd'hui dans la vallée,
Le soir, comme un écho lointain,
Tombe des rochers de la Cluse
Le dernier cri de la recluse:

Priez, vassaux, priez à deux genoux,
Priez Dieu pour Berthe de Joux."
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Para consultar capítulos anteriores, clique sobre el título del mismo:

Capítulo I. Amauri
Capítulo II. Berta y Aimer
Capítulo IV. El trovador peregrino
Capítulo VI El encuentro



1 comentario:

  1. Muy interesante y emotiva historia. Gracias Tula!

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